Pétillant Waldo’s Sweet Lullaby, somali français au pays du soleil levant.

Début 2020, je reçois un « coucou hello » via Messenger d’une éleveuse …. japonaise.

En quelques messages j’apprends qu’elle est très intéressée par le chaton black silver né le 14 novembre 2019.

 

Eleveuse. Terme légal auquel je préfère celui de chat-man. Je le suis devenue par amour pour la race des Somalis. Vivre avec l’un d’eux, puis un deuxième, il y a plus de trente ans, m’a donné envie de faire quelque chose pour permettre à d’autres humains de vivre eux aussi ce plaisir, ces bonheurs. Outre leur assurer un début serein dans la vie, je me suis attachée à les doter d’une excellente santé, à respecter le standard de la race. C’est à force de passion et de rigueur que j’ai la joie de partager ma bonne fortune avec d’autres humains, et ce, depuis 1992.

 

Une telle demande, émanant d’un éleveur de l’autre côté du globe est très émouvante. Je me souviens, début des années 90 quand je remontais les pédigrées de mes tous premiers chats, combien j’étais émue de voir que certains de leur proches ancêtres étaient nés en Australie, au Canada, en Amérique, en Ecosse. Avec ce chaton, c’est de France que viendra l’ancêtre de futures générations nipponnes. C’est tellement plus loin que la Suisse, l’Italie, la Hongrie, la Finlande.

 

Quand j’étais en fac de lettres, en 1982, j’avais pris des cours de japonais, langue et culture. Cette approche m’a été très utile puisqu’elle m’a permis d’expliquer à Yuka mon mode de communication, mon attitude vis-à-vis des gens. Je ne voulais pas lui sembler intrusive ni la contraindre à ne pas me poser des questions essentielles sur ma vie avec ma chat-mille et plus particulièrement en ce qui concerne mon cadre sanitaire et la gestion de mon travail d’éleveur.

 

J’ai créé un album privé sur FB, pour elle et moi. Mes premières photos ont été celles de phrases françaises traduites en japonais et retraduites en français, pour montrer à quel point un robot traducteur peut faire disparaître la politesse, la gentillesse et l’exactitude d’un propos.

 

Nous parlons de nos attentes respectives.

- viendra-t-elle elle-même chercher le chaton ? Accepte-t-elle de séjourner chez moi ?  Il est hors de question de faire appel à un transporteur et encore moins d’envoyer mon « bébé » par cargo. Elle viendra avec son neveu qui parle français. Ce qui me réjouit, car notre traducteur est en lien avec elle et adore les chats. Je suis ravie aussi d’accueillir ces deux personnes dans mon Waldo’s Sweet Home.

- Les tests de santé : ok

- Son chat français sera-t-il accepté en expo TICA ? Oui

- est-ce qu’il pourra rester chez moi le temps des 6 mois de quarantaine réglementaire ? Entre autres obligations, le chat importé doit être vacciné deux fois contre la rage, puis testé sur les anticorps, et, si le test est bon, faire une quarantaine de 6 mois après avoir été testé dans une cage du centre sanitaire à Kansai ou 6 mois chez l’exportateur. Le choix est vite fait : il restera chez nous.

Nous avons échangé bien d’autres renseignements avant de valider notre accord.

 

Pétillant est le prénom qu’elle lui a choisi. Etincelles dans le regard, champagne, peps, toutes ces belles et bonnes choses qui sont agréables à vivre et à partager.

 

Vient alors la mise en place d’un rétro planning. Parce que oui, l’importation d’un chat au Japon est soumise à une procédure stricte. J’ai des obligations vaccinales et administratives. Yuka a des obligations administratives. Il est primordial de bien respecter toutes les obligations. D’où un calendrier où figurent toutes les obligations et par qui elles doivent être faites. La collaboration avec mes deux vétérinaires, les agents de la DDPP française, les agents du service des douanes japonais, le personnel de l’aéroport de Strasbourg fut rigoureuse et efficace.

 

Et Pétillant dans tout ça ? Ah, mon Pétillant. Pendant ses deux premiers mois, il a grandi et s’est amusé avec sa demi sœur Qyra plus jeune de 10 jours. Puis, il a intégré le groupe des filles au salon. Avec au programme : jeux, tendresses, sports collectifs et acrobaties. Vous pourrez voir sa vie, depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui, y compris le séjour de Yuka ici, leur départ et son installation dans son nouveau chez lui dans son album sur FB : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.1695533993914669&type=3

 

Yuka a fait appel à une agence de voyage pour être sûre de garder son chat avec elle tout le temps. Son voyage de retour était fractionné en trois vols différents avec des compagnies aériennes différentes et chaque compagnie a ses propres règles pour les voyages de chat en cabine. L’agence lui assurait une homogénéité.

 

Les semaines passent.

Pétillant grandit, sur mes genoux, sur mon lit. Il regarde la télé avec moi et dort dans mon cou. Il s’amuse avec les autres jeunes, fait le cabri dans les tunnels et grimpe le long des troncs des arbres à chats du salon.

Les mesures COVID arrivent.

Le vol initial de Yuka est annulé. Puis le second est décalé. Et encore décalé. Son neveu ne viendra pas à cause de la quarantaine obligatoire après retour chez eux. Elle choisit de séjourner dans un hôtel proche de chez nous pour que nous puissions porter le masque pendant ses visites.

 

Les mois passent.

Pétillant est devenu un beau jeune homme. Très affectueux et curieux. Nous apprécions nos présences mutuelles et sa tendresse envers moi, l’humaine, se développe. Devenu mature en terme de reproduction, je ne le laisse plus seul avec les éventuelles fiancées. Pour ses dernières semaines à la maison, il faudra que je surveille leurs relations pour éviter la mise en gestation de chatons non désirés et surtout consanguins.

Yuka peut suivre l’évolution de son Pétillant par les photos et vidéos que je poste en public et en privé.

 

Et arrive la nuit où je la cherche à l’aéroport. Comme il est très tard, nous remettons au lendemain la rencontre entre Pétillant et Yuka.

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Et c’est gagné. Pétillant l’adopte de suite. Icare, le papa de Pétillant, se montre lui aussi très heureux de rencontrer cette femme. Même accueil chaleureux de la part de Nash et Mia qui ont partagé ces derniers mois avec Pétillant. Nous voilà tous rassurés : la vie pourra se poursuivre de manière agréable de part et d’autre des mers de Chine et du Japon, à 9400 k de distance.

 

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Grâce à notre bonne entente, je continue d’avoir des nouvelles de mon petit nounours noir et argent. La vie nous réserve bien des surprises. Il en va ainsi avec les rencontres d’autres passionné.e.s de Somali.

 

Je laisse le mot de la fin à Yuka :

 

彼の名前は「pétillant」 2020年11月1日に日本に来てくれました。 彼は、初日からとても元気で人懐っこく愛に満ち溢れていました。 私はPétillantが日本に来てくれて光栄です。 心から感謝しています。有難うございます。 Son nom est "Pétillant" Il est arrivé au Japon le 1er novembre 2020. Dès le premier jour, il était très énergique, amical et plein d'amour. Je suis honorée que Pétillant soit venu au Japon. Je suis sincèrement reconnaissant. Je vous remercie.

Agathe KERN-ZAHN, chat-man depuis sa naissance, chat-man de Waldo’s depuis 1989